À la rencontre de King Marley

le Rappeur visionnaire

#No121

Dans l'une de ses récentes interview le célèbre chanteur Salif Keita donna un conseil en or aux jeunes artistes ainsi qu'aux générations futures de ne pas faire de la musique leur seule source de revenu car en Afrique (comme partout ailleurs) c'est un art qui génère un revenu aléatoire : vous pouvez brusquement vous retrouver millionnaire un jour et être ruiné quelques années après. Ainsi, il faut toujours avoir deux plans lorsqu'on est chanteur d'après l'artiste patriarche :

• avoir une formation professionnelle grâce à laquelle vous pourrez toujours subvenir à vos besoins indépendamment de la musique et ses aléas,
• investir intelligemment l'argent que vous aurez amassé dans le cadre de votre parcours artistique si la chance vous sourit. 

Un conseil qui a du sens lorsqu'on observe le parcours de grandes figures de la chanson malienne voire africaine comme Salif Keita (lui-même), Oumou Sangaré ou Babani Koné qui ont tous fait fortune dans la chanson et réalisé des investissements qui leur permettent de vivre indépendamment du revenu de leur musique. Ce conseil a plus que jamais du sens pour la génération actuelle, dans un monde où la musique devient de plus en plus une passion pour beaucoup qui réussiront difficilement à vivre de leur métier d'artiste dans l'industrie musical malgré leur talent (à cause des effets négatifs du téléchargement illicite). C'est avec une conviction profonde dans cette sagesse de Salif Keita, que nous allons parlé de l'évolution d'un jeune artiste à la carrière prometteuse.

Véritable incarnation de la sagesse de Salif Keita, ce jeune prodige qui n'a cessé d'investir son temps, sa volonté, sa créativité et son intelligence entre son projet professionnel orienté vers la comptabilité et son projet extra-professionnel autour de la musique, le rap plus précisément. Talent confirmé, créatif affirmé, artiste engagé, auteur éloquent, producteur à l'aune de la modernité, professionnel ambitieux et entrepreneur discret, Oumar Ly nous a fait la faveur de se confier à nous sur son parcours extraordinaire. Pendant que les autres rêvaient le monde, Oumar ou King Marley ne faisait pas que le rêver. Avec audace, introspection, discipline, patience et entrainement, il a su donner vie à ses rêves. Un rêve qui l'inscrit à jamais dans l'histoire de la musique malienne et africaine. Présent sur la scène musicale depuis 2013 et diplômé de comptabilité depuis 2018, Oumar Ly plus connu sous son nom de scène, King Marley fait partie de cette génération consciente, dotée d'une vision et d'une stratégie, qui lui permet de mener une carrière professionnelle, entrepreneuriale et artistique. Cliquez sur les images pour le suivre sur son compte Facebook.

Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?

Bonjour à tous, je m’appelle Oumar Hady Ly à l’état civil et mon nom de scène c’est King Marley. J’ai 24 ans, je suis artiste, auteur et producteur. Jeune artiste Malien, j’ai commencé à écrire mes premières chansons en 2006 en ayant pour source d’inspiration des artistes comme Booba, La Fouine ou encore Lil Wayne. Combiné à mes activités artistiques j’exerce aussi le métier de comptable.

Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?

Si je devais définir ma personne en 3 mots j’aurai utilisé les mots suivants :

• acharnement : acharnement, parce que pour moi ce mot regroupe deux autres notions qui sont celles du travail, du courage. Je suis convaincu du fait que chaque individu peut réaliser ses objectifs s’il est animé par ces deux qualités. Le travail parce que selon moi, le travail représente le fondement de toutes les réussites, le travail représente la raison pour laquelle chaque individu est aimé ou apprécié. Ensuite vient le courage, le courage représente la détermination dont fait preuve l’homme dans son travail, il traduit la capacité de l’individu à vaincre l’adversité qui s’oppose à lui peu importe la situation.
• simplicité : de mon point de vu, j’aime bien lier la simplicité au fait d’être humble. Humble dans la mesure où l’humanité est dans une évolution permanente. Je garde toujours à l’esprit que je succède à certaines personnes et que d’autres personnes me succéderont à mon tour. Dans cette optique, je me dois de rester humble car en vrai je ne fais que vivre ce que quelqu’un d’autre a vécu avant moi.
• positivité : mon troisième mot est la positivité. Selon moi, tout est une question d’état d’esprit. Quand un être humain, est mal conditionné dans son esprit, il aperçoit le mal dans tout ce qui l’entoure. Cependant quand son esprit est bien conditionné c’est l’effet inverse qui se produit. Pour ma part, la positivité me permet de mieux percevoir l’univers qui m’entoure. Cela me pousse à mieux m’intéresser aux bénéfices que je peux tirer d’une situation plutôt que d’être dans une appréhension permanente par rapport à tout ce qui m’entoure.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Par rapport à mon parcours, comme j’ai eu à le dire plus haut, j’ai commencé à écrire mes premières chansons dans les années 2000 en ayant des sources d’inspiration comme Booba, La Fouine ou encore Lil Wayne. Rien ne me prédestinait à faire de la musique de base, cependant j’ai toujours été une personne peu bavarde et assez créative. J’ai toujours vu la musique un peu comme mon exutoire, je la vois comme cette chose qui me permet de pouvoir exprimer mes pensées à des milliers de personnes, sans pour autant parler à des milliers de personnes. J’ai aussi choisi le Rap à cause de la liberté d’esprit qu’il m’offrait. Parce que au delà, de l’aspect « Bling Bling » et de l’image « Pseudo Gangster » que les gens donnent à ce genre de musique, les Rapeurs utilisent cette musique pour parler de leurs sentiments, de leurs aspirations ou encore de leurs réalités. Que leur message soit bien reçu où non par les gens, ils font partie de ces gens qui expriment et assument de manière honnête et fière leurs opinions par rapport aux faits de la société. Forgé par cet état d’esprit, j’ai commencé à écrire mes premiers sons.

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Mon nom d’artiste « Marley » n’est autre qu’une liaison de la dernière syllabe de mon prénom « OUMAR » auquel j’ai ajouté mon nom de famille qui est « Ly ». Mis ensemble ça sonne « Marley », et pour ne pas confondre avec Bob Marley j’ai ajouté le « Malian » que j’ai changé après en King, n’ayant aucune référence musicale près de moi pour m’aider. De 2006 à 2013, j’ai du m’entraîner (pendant au moins 7 ans) avant d'avoir un niveau acceptable musicalement. En 2013, j’ai sorti ma première Mixtape « Swagg Nation », ce projet fut assez bien accueilli par le public Malien. Dans une logique de continuité après quelques Singles et des feats en 2014, j’ai sorti le second volet de Swagg Nation en 2015, le projet fut nommé « Swagg Nation II» . Malgré le respect que m’accordaient les artistes et une partie du public, le Mali est un pays dont la langue nationale est le Bambara. J’avais assez de mal à avoir de la visibilité par rapport aux autres artistes locaux vu que je chantais exclusivement en Français. Plusieurs personnes se demandaient même si j’étais Maliens ou si je comprenais la langue nationale. C’est dans cette optique que j’ai sorti en 2016 ma troisième Mixtape en Bambara qui s’appelait « Soudan Niare ». Ma dernière Mixtape s’appelle « King Pyramide » et elle date de 2017. Diplômé en comptabilité depuis 2018, je me consacre un peu plus à la gestion de ma vie professionnelle et à mes projets d’entreprise mais je garde toujours une place pour mes projets musicaux car la musique reste ma passion première.

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Parlez nous de vos références musicales.

Par rapport à mes influences musicales, je ne m’accroche pas à un style de musique particulier bien vrai que je suis plus tourné vers la musique Hip Hop en général. Au niveau International mes influences ont été des artistes comme Booba, La Fouine, Lil Wayne, Eminem, ou encore Drake. Cependant j’écoute aussi des artistes comme Ray Charles, Bob Marley ou encore James Brown. Au niveau national, j’ai beaucoup été influencé par SsidySoundz qui est mon grand frère. J’ai aussi beaucoup écouté les Tata Pound, les Fanga Fing, jusqu’à la génération des Tal B, Iba One, Gaspi, Sidiki et autres. Pour tout vous dire, j’écoute tout et tout le monde, pour moi l’important c’est juste la bonne musique.

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En tant qu'artiste, quelles sont selon vous les actions à développer au Mali pour une véritable promotion de la culture ?

À mon avis, la culture Malienne mérite d’être plus exposée et encore mieux mise en valeur car elle est très riche. Riche de par son passé, et riche même actuellement. Je ne suis pas de ces personnes qui accusent le gouvernement à la moindre occasion, mais la culture Malienne a besoin d’être industrialisée pour être mieux exposée. Cela doit se faire avec la participation des Maliens eux mêmes mais aussi avec l’aide de l’État. Sa gestion doit être re-structurée et réglementée de fond en comble. Cette idée reste valable pour l’ensemble des secteurs au Mali d’ailleurs.

Citez nous un ou quelques échecs ou leçons apprises par celui que vous êtes devenus

S’il y’a une leçon que j’ai apprise dans la vie et que j’aimerai transmettre aux gens c’est d’apprendre à s’accepter soi même car peu importe le niveau auquel tu te trouves, tu ne seras jamais rien de plus que ta propre personne.

Il faut apprendre à s’aimer avant d’être aimé par les autres, parce que quand tu t’aimes toi même, tu acquières une confiance en soi, et cette confiance en soi se change en attitude et c’est cette attitude qui plaira ou pas aux gens qui vous rencontreront. Sans vouloir paraître arrogant, je pense que chaque individu devrait être sa propre Star et en même temps son premier fan. Le respect des autres ne vient en général qu’après avoir respecté sa propre personne. Il fut un temps dans ma vie ou je n’avais pas compris cette notion. Cela fut mon plus grand échec.

Quels sont vos projets d'avenir?

J’ai pleins de projets d’avenir autant musicalement que professionnellement. Mais pour ne parler que de musique, actuellement avec mon équipe nous travaillons sur le développement d’un Label de musique ayant pour but d’aider les jeunes artistes Maliens à mieux structurer leur carrière artistique. Nous travaillons aussi sur des projets qui ont pour but d’industrialiser la musique Malienne en général et le Rap Malien en particulier. Aussi, nous voulons développer des studios à tarif réduits pour que les jeunes sans grands moyens financiers puissent développer leur créativité en toute liberté. Bref, même si je ne vois pas mon avenir dans la musique ad vitam aeternam, cet art m’a tellement apporté dans ma vie que je ne peux pas m’en séparer sans laisser quelque chose de réel et palpable pour les générations qui me succéderont.

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Si vous deviez remercier quelques personnes, qui sont elles et que représentent-elles pour vous ?

Si je devais remercier tout ceux qui m’ont aidé je ne finirai jamais d’écrire. Mais je vais commencer par mes parents, qui n’ont jamais essayé de mettre un frein à ma créativité et ceux malgré tous les préjugés dont le Rap est victime. Ensuite je remercie mes fans qui depuis le début ne m’ont jamais laissé et me suivent encore jusqu’à aujourd’hui. J’aimerai aussi remercier mes collaborateurs, à commencer par les gens du studio, ceux qui gèrent mon Management, jusqu’aux différents médias qui diffusent mes contenus. Je remercie tout ceux qui m’ont aidé et qui m’aident encore aujourd’hui de près ou de loin que je le sache ou non. Même vous, Monsieur le journaliste je vous remercie pour votre intérêt.

Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?

Aux jeunes, je leur conseillerai de toujours croire en Dieu et en eux mêmes. Je leur dirai de travailler dur pour réaliser leurs objectifs de telle manière a ceux qu’ils puissent être prêts le jour où la chance va frapper à leur porte. Je leur dirai aussi de garder leur positivité et d’être passionné dans tout ce qu’ils font. En dernier je leur dirai d’aider les autres à avancer une fois qu’ils auront réussi car c’est ça la vraie évolution.

Citez 3 bienfaits immédiats de l'entrepreneuriat pour l'Afrique

Pour citer 3 bienfaits immédiats de l’entrepreneuriat en Afrique je dirais :

• développement à long terme : l’Afrique est l’un des continents les plus riches en ressources naturelles mais il est aussi le plus sous développé. Entreprendre en Afrique peut permettre d’utiliser nos ressources naturelles afin de transformer nos propres pays en des eldorados qui seront destinés à nous mêmes. Cela peut aussi nous donner plus de respect et de considération dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
• lutter contre la pauvreté : le développement de l’entrepreneuriat peut être un très bon facteur de lutte contre la pauvreté car cela créerait des emplois et permettrait à des milliers de familles d’avoir un meilleur niveau de vie.
• l’affirmation de notre identité : si l’on regarde dans l’histoire, l’Afrique a toujours été obligé d’embrasser des cultures qui ne sont pas les siennes. L’entrepreneuriat africain, pourrait ainsi permettre de développer un modèle de réussite typiquement africain qui pourrait inspirer les générations futures.

Quelle est la citation parfaite qui résume votre vie?

"Aujourd’hui je suis mieux qu’hier, et demain je serai mieux qu’aujourd’hui. Je m’aime tant que j’évolue." King Marley.

Quelques mots sur Arcare Concept

J’ai vraiment beaucoup apprécié Arcare Concept, déjà c’est un site très bien structuré pour les quelques articles que j’ai lu. Je trouve qu’ils sont merveilleusement réalisés. Je respecte cette structure d’autant plus pour le fait, qu’ils accordent de la valeur à leurs proches avant de s’intéresser aux gens qui leurs sont étrangers. Plus qu’une philosophie, l’évolution selon moi commence par nos proches avant celle du reste du monde, et j’ai comme l’impression que Arcare Concept fonctionne sur le même principe. Je souhaite bon vent à cette structure et je la remercie du fond du cœur pour l’honneur qu’elle m’a fait de m’interviewer, force à vous.

Arcare Concept & vous!

Pionnière dans la communication digitale au près des entreprises, des associations et des collectivités locales, Arcare Concept (ou l'Agence Concept 4'part) a comme objectif de vous accompagner vers des solutions simples et efficaces en termes de relation publique : imaginer, concevoir, réaliser les stratégies digitales dans un contexte numérique et technologique qui évolue en permanence. Notre Agence a progressivement mis en place les différents packages face aux demandes diverses et récurrentes de notre communauté de collaborateurs professionnels. Avec l'Agence Concept 4'part, vous ne verrez plus la communication digitale de la même manière : pour chaque package choisi, vous contribuez financièrement à la promotion d'un entrepreneur ou d'un porteur de projet.

Soumaïla DIAKITE

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