Femme de lettre, de conviction, d'engagement, consultante en Gestion des Ressources Humaines (GRH) et surtout passionnée, Aïssé DIAKITE a un parcours qui a attiré notre attention. Celle qui se destinait à une carrière d'avocate s'est finalement orientée dans la gestion des ressources humaines, une voie qu'elle a choisi de suivre à la lumière de ses principes humanistes. Par rapport à son choix de carrière, elle nous confia l'anecdote selon laquelle, lorsqu’elle était plus jeune, moins formée et moins informée de ses droits, elle travaillait juste pour avoir la paie alors qu'il y a tellement de perspectives enrichissantes et exploitables pour grandir dans son métier ou envisager d'autres perspectives plus favorables. Elle évoque à travers cette anecdote l'importance des Ressources Humaines pour les salariés que nous sommes, que nous avons été et que nous serons dans une société qui assiste à un renforcement (souvent malsain des entreprises et des détenteurs de capitaux) aux détriments de la masse salariale. Même s'il y a des avancées positives qu'il faut citer par principe d'objectivité, comme l'obligation d'assurer socialement les salariés à travers les mutuelles collectives d'entreprise ou le développement des actions comme la participation et l'intéressement des salariés entre autres. Ayant de grands projets liés au monde de l'édition et de l'entrepreneuriat (afin d’impulser une dynamique économique au Mali), elle nous parle à cœur ouvert dans cette entrevue.
Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Bonjour à tous, je m’appelle Aïssé !
Je suis française d’origine Malienne, j’aime la vie et l’humain ! J’ai un Master en Management des Ressources Humaines et je développe mon activité entrepreneuriale dans le copywriting (rédaction de contenus, article, poèmes). Je suis également copywriter au sein de « Yaralé » association dont le but est de créer un espace sportif totalement dédié aux femmes, mamans avec une garderie pour enfants. La mission est de rendre hommage aux mamans. Je suis littéralement amoureuse de la vie, des mots et de mon pays !
Je suis :
- sociable! J’aime l’humain et j’ai une facilité à créer des relations. C’est une des raisons pour lesquels je me suis orienté vers les Ressources Humaines.
- persévérante, lorsque j’ai une idée en tête, je vais jusqu’au bout (à mon détriment parfois) mais je tiens à tirer des leçons de ma propre expérience. Celle des autres n’est pas la mienne.
- optimiste ! Je crois en la vie et en l’humain et j’estime que dans chaque chose que l’on entreprend ou chaque personne que l’on rencontre, il y a une part de bien que nous devons mettre en avant.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Très jeune je croyais être sûre de savoir ce que je voulais faire : devenir avocate. J’ai donc suivi un parcours littéraire et obtenu mon bac. J’ai débuté des études supérieurs en administration et échanges internationaux. C’était intéressant car il y avait un large panel de matières mais c’était trop pour moi. Les cours de droit que j’ai eu m’ont permis de réaliser que je préférais la pratique à la théorie. C’est à ce moment que je découvre les Ressources Humaines et que je décide de me spécialiser. J’entame 3 années d’études en alternance dans ce domaine. J’ai vécu de riches expériences tant sur le plan humain que professionnel.
Parlez-nous de votre démarche entrepreneuriale dans la rédaction de contenu ?
C’était inopinée. La lecture et l’écriture ne s’expliquent pas chez moi. Ça fait partie intégrante de ma personne. Dès le début de ma scolarité, j’ai été attirée par les matières littéraires. Je fréquentais la bibliothèque de mon quartier et lisait, encore et encore. C’était un réel plaisir. J’aime apprendre, résumer, retranscrire et surtout partager. J’ai débuté par des poèmes que je gardais ou partageait uniquement avec mon entourage. Je ne réalisais pas l’ampleur et l’impact de mes écrits car je le faisais par plaisir. Lors d’un atelier organisé par l’ethno coach Eva Bara, j’ai voulu partager un de mes poèmes : crimes contre l’humanité. Il traite du drame humain qu’est la traversée de la Méditerranée : «Messieurs, Mesdames les jurés, ces hommes ont été bernés. Nous leur avons imposé cette manière de penser ou plutôt, devrais-je dire que nous les avons endoctrinés ! Oui, assumons nos responsabilités! »
Il a fait son effet et c’est de la que tout a commencé.
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Quelles sont vos motivations pour entreprendre de manière simultanée sur ces deux domaines différents pendant que l'heure est à la promotion de l'idéologie '' une entreprise, une activité''?
Je suis RH de formation mais je suis avant tout humaine. Pour ma part, mes deux activités se combinent et il m’est possible de rédiger un article sur la qualité de vie au travail par exemple. D’ailleurs, j’ai créé ma page : Mes Share État Dame en ayant pour principale intention de partager des conseils RH : il s'agit des thématiques comme La formation, le CE, l’épargne salariale etc... énormément de choses dont très peu ont connaissances. Je réalise que très peu connaissent leur droit et comme cela fut mon cas lorsque j’étais jeune : à cette époque, ce qui m’intéressait c’était ma paye alors qu'il y a tellement à apprendre pour donner du sens à son parcours professionnel.
Citez nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par la femme que vous êtes aujourd'hui.
Mon permis de conduire !
Je l’ai eu au bout de la 6 ème fois. C’était un échec total pour moi. Je ne comprenais pas et mon entourage non plus. Comment peux-tu réussir tes études et ne pas réussir à obtenir le permis ? me disait-il. Cet « échec » était dur à accepter psychologiquement et personnellement mais aussi dans le regard des autres. Avec le recul, c’était une victoire. J’en parle avec fierté car la finalité c’est que je l’ai eu au moment où je devais l’avoir et je me suis battue pour cela. J'ai fini par comprendre que je n’étais tout simplement pas prête pour les précédentes fois. En plein désarroi une question importante a changé ma mentalité : au fond pourquoi je le voulais ce permis ? Mon « pourquoi » n’était pas assez puissant, mon investissement était donc à la hauteur du résultat. Cet « échec » m’a permis de me dépasser, de ne pas abandonner et de comprendre que la réussite efface toutes les peines.
J’ai pour projet de sortir un recueil de poèmes afin de partager mes états d’âmes , mon amour pour la vie, mettre du baume au cœur des lecteurs et les impacter positivement. M’investir pour le Mali, plus précisément permettre à la jeunesse malienne de réaliser le potentiel qui réside au niveau local. Le plus beau projet est de cultiver ma joie de vivre et la partager.
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je leur conseillerai de prendre le temps de se connaître. Il est pour moi primordial de prendre en compte le contexte pour tout ce que l’on entreprend. Un malien n’a pas les mêmes bases, la même éducation qu’un français alors pourquoi se concurrencer en occultant les contextes, les forces et les faiblesses de chacun ? L’Afrique est riche, ne l’appauvrissons pas. “Vous êtes la moyenne des 5 personnes avec lesquelles vous passez le plus de temps” selon Jim Rohn : il va de soi qu’il faut s’entourer par exemple de personnes positives, bienveillantes et de l’être en retour. Enfin, il ne faut pas systématiquement se comparer à autrui car l’homme montre rarement ses difficultés. La meilleure comparaison consiste à nous comparer à qui nous étions dans le passé pour faire la part des choses, et réaliser les progrès car autrement nous resterons éternellement au même stade, sans perspective d'évolution ou d'amélioration.
L'entrepreneuriat répondant à un besoin réel et qui n’a pas pour objectif de satisfaire un ego (il est important que je le précise). Il permettra à mon sens de :
- valoriser le potentiel de l’Afrique par les africains,
- mettre en lumière le talent des porteurs de projets et,
- contribuer au développement économique et social du pays car travailler par passion c’est un don de soi !
C’est une très belle découverte ! J’apprécie le concept de valorisation des projets portés par des profils tout aussi inspirants les uns que les autres, merci de nous donner la parole et bien de choses à Arcare Concept.
Qui sommes nous?
Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!
Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up
Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part
Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)
Membre du BGE Club Amiens Picardie
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Téléphone : 06 65 57 09 87
E-mail : soumaila.diakite@gmail.com
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