Un constat est clair pour tout le monde : l'Afrique (notamment sa région subsaharienne) sera un carrefour indispensable pour l'économie mondiale dans le domaine de la beauté. Ce n'est pas L'Oréal, le géant mondiale des cosmétiques qui dira le contraire. En effet, d'après ce dernier, « Au cours des deux prochaines années, le secteur des cosmétiques devrait connaître une croissance certaine en Afrique subsaharienne. Évalué à 6,93 Md€ en 2012, le marché africain du soin et de la beauté progresse d'environ 8% à 10% par an, contre à peine 4% pour l’ensemble du marché mondial. Il devrait atteindre les 10 Md€ en 2017 lorsque la population totale du continent, dont la croissance est la plus rapide du monde, atteindra 1,2 milliard d'habitants.» (L'Oréal, «le marché de la beauté en Afrique subsaharienne)».
Face à un marché de plus en plus convoité par les grands groupes, il serait intéressant de s’interroger sur les actions concrètes des africaines et des africains vis-à-vis de cette demande de plus en plus grande. Dans une société où les critères de beauté changent, se modernisent tout en promouvant une certaine originalité, les femmes africaines auront un grand rôle à jouer dans le projet de sauvegarde authentique, lié à la conception africaine de la beauté et de la féminité africaine.
Dans cette ambitieuse investigation, Arcare Concept a porté son choix sur Maïmouna Diagne, une native de Bamako qui a sillonné le monde. Fondatrice de Be Glam, une maison de beauté ( spécialisée dans la vente des mèches et des cosmétiques), elle détient un blog de mode suivi par plus de 19 000 followers dans le monde entier. Ambitieuse, humble, observatrice, elle a accepté de se confier à nous durant une interview de 8 questions.
Pouvez-vous vous présenter à nos chers lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Bonjour à tous, alors je suis Diagne Maimouna Abdoul, jeune entrepreneuse malienne âgée de 28 ans et promotrice de la boutique Beglam.
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
En trois mots, je me définirais comme sociable, rigoureuse et positive.
- Sociable car je m’adapte très facilement à tout environnement. Aller vers les gens, avoir le contact facile et savoir s’intégrer sont des actions qui font partie de ma personne. Je suis une personne très positive et joviale, tout le temps souriante « ceux qui me connaissent pourront le confirmer ».
- Rigoureuse au travail et dans la vie. Quand j’ai une idée en tête je fais tout mon nécessaire pour la réaliser et quand je commence quelque chose je me donne à fond pour réussir et faire mieux que prévu.
- Dans toutes sortes de situations je reste positive. Je suis une personne qui ne connais pas la négativité (lol). Je suis optimiste, je vois toujours le bon côté des choses.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Après l’obtention de mon BAC en 2006 au lycée ECOVIE, j’ai effectué une licence en analyse économique à l’Université de Nantes. Par la suite je suis allée au Canada (Montréal) où j’ai terminé ma formation avec trois certificats (gestion philanthropique, relation industrielle et gestion de projets).
Comment est né le Concept Be Glam?
J’ai toujours su que l'entrepreneuriat était une source d'épanouissement professionnel et j’ai toujours eu ce côté business woman en moi donc c’était certains que j’allais forcément faire quelque chose à côté, notamment dans le secteur de la beauté et de la mode.
J’ai toujours été intéressée par les mèches, je me rappelle que très jeune je commençais à faire des rajouts et je me chamaillais avec ma mère tout le temps à cause de ça. En 2012 étant à Montréal, j’ai commencé à en vendre avec deux amies. Au début on avait créé une société et à cause de nos agendas chargés, chacune a fini par vendre de son côté. Puis je suis rentrée au Mali en Septembre 2015. À mon arrivée je n’ai pas voulu travailler dans un premier temps, préférant consacré mes premiers efforts à une étude de marché afin de cerner les besoins de la population locale. Suite aux informations favorables collectées à issues de l'étude, j’ai pu ouvrir Be glam, par la grâce de Dieu.
Quelles sont les forces de la diversité dans la démarche de l'entrepreneuriat?
L'entrepreneuriat au Mali est de plus croissant. Les mentalités changent, les gens ont compris qu’avoir un emploi stable n’est pas une fin en soi. Après leurs études, plusieurs jeunes préfèrent développer une entreprise ou se lancer dans des projets. D'autre part, les Maliens sont de plus en plus nombreux à démissionner pour se consacrer à leurs business. Enfin nous avons la catégorie de la diaspora malienne (à travers le monde) qui revient dans le pays d'origine pour entreprendre, grâce à des techniques efficaces importées et adaptées aux réalités maliennes. En effet le marché malien est en pleine expansion dans de nombreux secteurs (agriculture, industrie, technologie ou les activités tertiaires comme l’hôtellerie, le tourisme, la restauration et la mobilité entre autres). Ce qui en fait une niche exploitable pour les résidents et une destination d'affaire privilégiée pour la diaspora ainsi que les investisseurs étrangers.
Stratégiquement située, Bamako est une capitale pleine d'avenir, ce qui favorise la multiplication des opportunités et des potentiels : quels sont les avantages que vous pourrez en tirer en tant que fondatrice de Be Glam?
En effet, il y a beaucoup d’opportunités à saisir.
L’avantage majeur est que le Mali reste un marché assez vierge comparé à la sous-région. Tout est à faire à Bamako. De ce fait, on a un modèle sur lequel on peut s’inspirer que ce soit sur la communication, la compétitivité, la gestion de la concurrence, surtout l’amélioration et l’innovation. En voyant les capitales voisines de plus en plus actives, cela nous donne envie de faire mieux et de dynamiser notre pays. En tant que fondatrice de Be glam cela ne peut que m’encourager à aller toujours plus loin. La proximité avec ces grandes villes me permet (à moyen terme) de m’étendre et conquérir leurs marchés.
Quels sont vos projets pour Be Glam à court moyen et long terme?
À court terme l'un de mes objectifs est de satisfaire de plus en plus la demande des clientes avec la diversification de mes produits. L'autre consistera à proposer plusieurs gammes de produits, ce qui permettra d'attirer plusieurs catégories de consommatrices en fonction de leurs styles, envies, budgets, catégorie sociale et surtout en fonction des tendances à l’échelle africaine et internationale. À moyen terme, je compte développer les services de Be Glam sur l'ensemble du territoire nationale, rendre accessibles mes produits à toutes celles qui vivent dans d’autres villes du Mali. À long terme je compte conquérir la sous-région et être une valeur de référence en Afrique.
Que pensez-vous de l'initiative Arcare à travers cette interview?
Une bonne initiative que j’apprécie vraiment et que je trouve très intéressante. Ça fait plaisir de voir que ARCARE permet aux entrepreneurs de s’exprimer. Me décrire et partager mon parcours avec vous fut un très grand plaisir. Continuez de promouvoir ainsi la jeunesse malienne et surtout les entrepreneurs.
lien de l'article l'Oréal :http://www.loreal.fr/media/beauty-in/beauty-in-sub-saharan-africa/recherche-et-formation-au-c%C5%93ur-de-la-strat%C3%A9gie-l'or%C3%A9al/le-march%C3%A9-de-la-beaut%C3%A9-en-afrique-subsaharienne