À l'aube du 21eme siècle, la corruption prend des formes diverses et variées voire insoupçonnées surtout lorsqu'on l'applique au cas passionnel de l'Afrique, ce continent qui reçoit toute l'aide du monde et de tout le monde mais qui semble chaque jour éloigné d'une perspective d'autonomie, de justice sociale, de révolution agricole (afin de réduire la famine qui la ronge de l'intérieur) ou celle industrielle (pour faire face au besoin de la demande locale).
En effet lorsque nous évoquons le cas africain en termes de corruption il faut parler des méfaits de l'élite ainsi que des politiques mais aussi l'ombre néfaste des intérêts étrangers qui planent sur l'organisation des pays, jusqu'à l'évasion fiscale de centaines de millions de dollars chaque année, par le biais de multinationales qui exploitent les ressources minières sans aucune contrepartie équitable à la faveur ni de l'environnement ni des Hommes qui y vivent. Un déficit fiscal, environnemental, économique, sanitaire et social qui cause la dégradation des conditions de vie et l'exode menant souvent à l'immigration clandestine qui devient un véritable problème, d'abord pour l'Afrique mais aussi pour l'Europe.
Notre équipe est allée à la recherche d'un expert en la matière. Il s'agit du Professeur Clément Dembélé qui est titulaire de plusieurs Masters et Doctorats. Également Professeur-Chercheur et militant actif contre la corruption, l'impunité et le chômage au Mali, il a créé une plateforme favorablement tentaculaire dans le projet d'éveil des consciences, de formation des masses et d'éducation de la génération future à l'aune des moyens technologiques afin de donner au citoyen le moyen de changer son destin et son environnement social.
En effet, Le PCC procède (grâce au concours des centaines d'associations qui la composent) à sensibiliser la population sur ses droits mais aussi ses devoirs pour la prospéritébde tous et le développement durable profitable aux générations futures. Oui! Pour le Professeur nos parents nous ont légué quelque chose de précieux, il nous revient de transmettre à notre tour quelque chose qui a de la valeur à nos enfants. Cela passe, selon lui, par la lutte intelligente et méthodique contre l'esprit de corruption qui gangrène la société à tous les niveaux et dans toutes les catégories sociales. Un esprit qui freine tout espoir de progrès, d'égalité des chances et de justice sans parler de la sécurité qui devient de plus en plus inexistant dans nos pays.
Actuellement le PCC est à l'origine de plusieurs projets de réformes citoyennes au cœur de l'appareil administratif, financier et judiciaire. Poussée par les compétences transversales qu'apportent les corps associatifs, la plateforme devient de plus en plus une force de proposition fiable au niveau politique, gouvernemental, professionnel, sociétal et citoyen. Sans tarder nous vous laissons le découvrir pour savoir dans quelle perspective intéressante, il veut amener nos sociétés pleines de potentiels vers leur épanouissement.
Pouvez-vous vous présenter à nos chers lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Je suis Clément Dembélé, Professeur d'enseignement supérieur en science politique, spécialisé en analyse et stratégie. Je suis le Président de la plateforme PCC (Plateforme de Lutte contre la Corruption et le Chômage) au Mali.
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Je suis :
- généreux dans la vie parce que j'ai beaucoup reçu des autres,
- ambitieux parce que mes parents m'ont donné beaucoup de rêves,
- impatient parce que je pense que la vie est courte. Cette émotion qui peut sembler être un défaut est, selon moi, une qualité car elle me pousse à donner le meilleur de moi-même car je pense que nous avons peu de temps sur terre il faut donc l’employer comme il faut.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mon parcours est simple. Né le 12 Novembre 1974 au Burkina Faso, d'un Père Mianka et d'une Mère Peul, j'ai été à l'école du Baconi Plateau de Bamako en Commune I. Ensuite j'ai fais le Lycée Bouyagui Fadiga, section lettre, ensuite l'école normale supérieure (ENSUP) de Bamako. Plus tard j'ai été au Canada pour mon diplôme d'études universitaire appliquée (DEUA, équivalent Master 2) et ma thèse de doctorat en philosophie. Après je suis venu en France dans le cadre de ma thèse de doctorat en littérature. J'ai toujours travaillé sur la dimension politique. En philosophie j'ai fais ma thèse sur l'histoire de la pensée politique et philosophique. En littérature j'ai travaillé sur la littéralité du discours politique et sa représentation éthique. Par la suite je suis devenu Enseignant-Chercheur dans les universités, où j'enseigne en science politique, analyse et stratégie politique ainsi que la méthodologie de la recherche. Je donne aussi des cours dans certaines universités françaises, luxembourgeoises et canadiennes. Je travaille au Centre de Recherche Européen en tant que Chercheur associé. J'ai plusieurs DEUA, notamment en Gestion des Ressources Humaines, Droit, Economie, Sociologie, Littérature et Spiritualité et en Philosophie.
Parlez nous de la Plateforme Contre la Corruption (PCC) au Mali et son impact sur la société ?
La plateforme PCC esr une institution qui est composée par plus de 370 associations regroupées dans l'objectif de lutter contre la corruption, l’impunité et le chômage au Mali parce que tous les problèmes viennent de là. Lorsqu'on observe les problèmes d'infrastructures (administration, route, santé, eau potable, accès à l'électricité, politique, insécurité, etc). Tous les problèmes viennent de là. Un petit groupe de personnes prennent la part de millions d’autres, ce qui donne naissance à la mauvaise gouvernance ainsi qu'à une désillusion globale dans la société qui devient de plus en plus ingérable à cause d'un réseau de bandits organisés qui ont pris le Mali en otage.
Le Mali n'est pas un pays pauvre, il est pauvrement géré. C'est à dire qu'il y a une partie de nos dirigeants qui ne se soucie pas du bien être quotidien du peuple, qui a le mépris même de ce dernier, ne pensant qu'à leur confort pour lequel elle détourne le denier public. C'est ce manque d'éthique et de moralité, qui explique l'impasse de développement au Mali et si nous ne luttons pas efficacement contre la corruption nous n'avancerons pas. Notre objectif consiste à lutter contre l'impunité pour donner aux maliens ce qui leur revient de droit. Il faut que nous nous rassemblons pour aller dans le même sens, croire au Mali, espérer sur ce pays, sur une bonne justice et bâtir ensemble l'égalité des chances. L'atteinte de ces progrès sociaux nécessitent la lutte contre la corruption et l'impunité. Ce qui aboutira à une bonne citoyenneté ainsi qu'à la révolution des consciences. De l’indépendance (dans les années 1960) en passant par la révolution de 1991, jusqu'à aujourd'hui le malien doit faire une rétrospection afin de prendre son destin en main et entamer cette révolution citoyenne. Pour cela il doit connaitre son champ de manœuvre, celui des institutions ainsi que de l'Etat. Pour cela un mouvement éducatif doit naître au sein de la société même. Car le développement de la corruption passe aussi par la désinformation de la société. Il faut donc passer de la révolution des consciences à la révolution citoyenne, avoir une vision commune, un objectif partagé, la réalisation du vivre-ensemble et le développement de l'esprit républicain pour bâtir une société épanouie. Les actions actuelles auront des conséquences pour l'avenir il faut donc faire preuve d'une obligation morale et intellectuelle afin d'atteindre les objectifs sur le moyen et long terme.
Quels sont vos projets d'avenir?
Nous voulons :
- mener des campagnes de sensibilisation de grande portée dans la lutte contre la corruption et l'impunité. Cela passe par l'information, la formation, la sensibilisation et la mobilisation,
- créer une école populaire citoyenne, une école de proximité sur la sensibilisation citoyenne.
- mettre en place des numéros verts dans l'appareil judiciaire, de dénonciation contre la corruption, de renseignement juridique,
- mettre en place des logiciels de contrôle et de vérification citoyenne,
- créer des sites internet d'information et de dénonciation,
- mettre en place la formation continue pour les magistrats, les policiers, les agents de contrôle et de proximité,
- créer les logiciels d’enregistrement vocaux pour les dépôts de plainte au niveau de la police, utilisables auprès des tribunaux afin de lutter contre la falsification des Procès Verbaux (PV),
- mettre en place un système de traçabilité, de digitalisation de tout le système administratif, financier et judiciaire du Mali pour éviter la corruption au sein de l'administration, de la justice et de la fiscalité malienne,
- créer des jeux vidéos et des bandes dessinées pour les enfants. Car la corruption ce n'est pas que pour les adultes mais aussi pour les enfants qu'il faut éduquer, car pour moi, on ne naît pas citoyen on le devient. Il doit donc être éduqué dès l'enfance. La citoyenneté passe par l'éducation et nous voulons jouer un grand rôle dans cette éducation de masse avec la création des héros anti-corruption à travers lesquels les enfants pourront s'identifier.
- mettre en place beaucoup d'autres projets que nous allons réaliser dans les années à venir, afin de permettre aux maliens de sortir de cet esprit globalisé de corruption .
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je les conseille :
- d'avoir la foi, d'aimer ce dans quoi ils veulent s'engager,
- de ne pas s'investir dans un projet juste pour avoir de l'argent, car si l'argent tarde à venir, en général on abandonne alors que si l'amour professionnel est la première motivation on cherchera toutes les solutions possibles pour réussir. Mon conseil se résume à cette citation : " si tu veux réussir dans la vie? Fais ce que tu as envie de faire et fais le bien. Tu vas gagner en renommée, en popularité et en argent."
Pour moi, la réussite passe par ces conseils.
Je cite :
- la disposition d’immense espace pour créer et entreprendre. En Afrique nous n'avons pas besoin de plusieurs siècles (comme en Occident) pour innover. Nous devons prendre aujourd'hui, tout ce que l'Occident a créé pour l’adapter à notre contexte socio-culturel. Je pense que notre avantage c'est notre capacité à innover dans ce grand espace qu'est le notre.
- l'avantage démographique car nous sommes une population de consommateurs essentiellement composée de jeunes. Aujourd'hui la plupart des choses qui viennent d'ailleurs sont bien consommées chez nous car les produits importés n'ont quasiment pas de concurrence au niveau local.
- l’innovation intellectuelle qu'il nous faut adapter chez nous. Notre société est jeune, donc en créant de la valeur les entrepreneurs ont automatiquement l'avantage d'avoir clientèle et un marché quasi inexploité. Avec l'accès aux multiples ressources naturelles, les entrepreneurs ont l'avantage de produire au niveau local et de mettre en place des circuits courts pour leurs services et produits. Les conditions sont donc réunies pour innover, produire et construire en Afrique.
Quelques mots sur Arcare Concept
Je remercie Arcare Concept et j'encourage l'équipe dans ce sens car l'avenir est dans le numérique et l'innovation, des domaines dans lesquels vous avez déjà un pas d'avance. Vous faites la promotion de la culture, l'économie, l'innovation, en cela je pense que l'avenir est avec vous et en vous. Il faut continuer dans ce sens, je vous remercie ainsi que vos lecteurs, vos followers et vous assure que le meilleur est à venir.
Qui sommes nous?
Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!
Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up
Soumaïla Kotié Diakité
Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part
Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)
Membre du BGE Club Amiens Picardie
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Téléphone : 06 65 57 09 87
E-mail : soumaila.diakite@gmail.com
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