Natif du Congo Brazzaville, Djona Manimona va se laisser découvrir par l'équipe Arcare Concept, non pas à cause de son style exotique mais pour son génie dans le domaine de la photographie. Inspiré par les grands du domaine, pour ne citer que le célèbre Malick Sidibé, notre jeune espoir nous livre son parcours méritant, sa foi en l'humanité et ses rêves pour un monde qui a plein d'histoires à raconter, aussi bien aux contemporains qu'aux futures générations à travers la photographie. Ce mélange d’art et de technologie qui nous permet de regarder dans le rétroviseur de nos vies à l’approche de leurs apogées ou de leurs crépuscules . Qu'elle soit numérisée ou sous format de glace, la photo fascine autant celui qui est derrière la camera que celui qui s'y expose! Écoutons celui qui nous raconte des histoires à sa manière (à l'instar du Père Castor, ce fameux personnage charismatique qui a bercé l'enfance de beaucoup d'entre nous).
1. Pouvez-vous vous présenter à nos chers lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Je m'appelle Djona Manimona, étudiant en Direction artistique et UX Design, je suis passionné d'art. Les deux disciplines artistiques que je pratique le plus sont le cinéma et la photographie. Je suis né et j'ai grandi au Congo Brazzaville.
2. Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Si je devais me définir en 3 mots je choisirai sans hésiter : Utopiste, Altruiste et Passionné.
Utopiste parce que je pense qu'on a besoin d'utopiste pour changer le monde. 50% des grands révolutionnaires de ce monde ont été des utopistes.En tout cas ils étaient considérés comme tel au moment où leurs réalisations étaient à l'état d’idée. Quand j'écris ça je pense aux frères Wright, Walt Disney,…etc. Je me sens proche de ses hommes car la plupart de mes projets sont considérés comme des utopies; mais chaque jour que Dieu fait je me bats pour faire de cette utopie une réalité. Au fond de moi une chose me dis que c’est possible.
Altruiste parce que j’en suis un à-t-elle point que ça me cause des soucis dans ma vie. J’ai dû travailler pour apprendre à être un peu salopard, j’exagère (lol ) ce n’est pas le bon terme, ce que je veux dire c’est qu’il faut apprendre à certains moments à penser à soi avant de penser aux autres .
Passionné parce que je suis le genre de personne qui se consume au travail pour atteindre ses objectifs. Parce que je suis du genre à rêver d’art dans son sommeil, qui finit involontairement par faire passer le travail avant beaucoup de chose importante (comme l'annulation d'un rendez-vous avec sa compagne). Croyez moi la liste est longue.
3.Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Comme je l’ai dit au début je viens du Congo-Brazzaville. Après l’obtention de mon baccalauréat en 2010 je suis arrivé en France pour mes études supérieures. J’ai posé mes valises à Toulouse ou j’ai suivi une formation de technicien multimédia (web design, graphisme, vidéo,3d,…). J’ai obtenu en deux ans mon BTS, également appelé le « Certificat de compétence ».Par la suite je me suis allé sur Bordeaux pour suivre une formation de 5 ans en Direction artistique. Après une troisième année difficile (perte de motivation scolaire, problèmes financiers,…) l’aventure s’est arrêtée pour moi.
Comme je suis un France-trotter j'ai posé mes valises sur Paris pour le moment. Je suis actuellement dans mon avant dernière année d’alternance en Direction Artistique. À coté de mes études je me suis toujours investi dans des projets extra-scolaires (réalisations de clips, photographie,…etc) car il n’y avait que dans ces derniers que je trouvais une pleine satisfaction. La formation demeure une garantie pour vivre, en attendant de pouvoir vivre pleinement de mon art.
4. En quoi consiste votre démarche artistique et votre perception de la photographie ?
Il faut savoir que je suis avant tout un fanatique de vidéo (animation et prise de vue réelle). Dans le but de progresser en vidéo je me suis mis à pratiquer la photographie à haute intensité « oui je sais c’est le moment où certaines personnes se disent mais What the fuuuuuck », laissez moi éclairer vos lanternes. Il y a un adage qui dit : « si tu veux apprendre à mieux filmer apprend à faire de la photo. ». En photographiant tu apprends à cadrer, à jouer avec la lumière, bref tu développes ton œil.
Ainsi, dans le but de progresser en vidéo je me suis mis à pratiquer la photographie à haute intensité. Des années plus tard je n’ai jamais lâché la photographie, à l'époque je me souviens dire constamment : « je hais le statique, je suis un amoureux du mouvement » bref vous l’avez compris pour moi une photographie était la chose la plus ennuyeuse qui pouvait exister au monde. Quand j’y pense, quelle immaturité d’esprit j’avais à cette époque. Avec le temps je me suis rendu compte de la puissance de la photographie, une image à la différence d’une vidéo n’est pas soumise à une contrainte de temps, elle peut nous raconter toute une vie, là où par exemple un long métrage ne disposera que d’1h30 voir 3h pour certains films. Aussi ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots.
Quand j’ai un appareil dans la main je me sens comme un super héros qui possède le pouvoir de figer le temps. Oui c’est le pouvoir que nous confère la photographie, à nous de savoir maintenant à quel moment le figer. Quand j’écris ces lignes je pense à la célèbre photo de Robert Capa « la mort d’un soldat » ou encore les photos de Malick sidibé. Bref réussir à émouvoir, enseigner, sensibiliser, dénoncer, raconter toute une vie avec une seule image, c’est ce dont est capable la photographie. Je me trompais depuis le début parce que la photographie est loin d’être statique, il y a du mouvement, il y en a énormément.
Pour finir avec ce chapitre, je vous avoue qu’en ce qui me concerne, je photographie uniquement pour émouvoir, tandis que je préfère filmer pour sensibiliser, dénoncer ou enseigner. Comme dans ce court métrage (https://vimeo.com/208497725) qui m’a permis d’être parmi les lauréats d’un concourt.
En photographie je laisse parler mon instinct, je ne cherche pas forcément à dire quelque chose, je veux juste partager ma vision du beau : généralement je rêve d’images que je m’empresse de mettre en image une fois réveillé.
Aussi, je photographie beaucoup les visages ou les choses qui me captivent. Parfois je rencontre des gens dans la rue ou dans d’autres endroits : instinctivement je m’avance pour démarrer la discussion et dans 80% des cas je me vois accorder l’autorisation d’immortaliser ce beau visage. Pour une raison que j’ignore j’ai envie de capturer leurs images sans doute que je suis attiré par le design du corps humain.
5. Quels sont vos projets à court moyen et long terme?
Travailler encore plus pour pouvoir vivre décemment de mon travail. Et surtout réaliser mon plus gros rêve devenir Réalisateur.
6. Selon vous, quelles sont les forces de la diversité dans la démarche de l'entrepreneuriat?
En vrai je ne sais pas trop quoi répondre sur ce sujet, je vais éviter de dire des bêtises
7. Pouvez vous nous citer 3 bienfaits de l'entrepreneuriat pour une Afrique émergente?
L’aventure entrepreneuriale, si elle aboutie à quelque chose de grandiose devient une source d’inspiration, une preuve que tout est possible à celui qui travaille, une raison de plus de pousser ceux qui hésitent encore à se lever pour entreprendre. La jeunesse africaine a besoin de sources d’inspiration dans ce domaine. Aussi l'entrepreneuriat participe à la création d’emplois, et à l’émergence d’un nouveau modèle économique.
8. Que pensez-vous de l'initiative Arcare à travers cette interview?
Je ne peux que soutenir l’initiative Arcare concept car à travers cette interview elle participe à créer des ponts, elle met en valeur les artistes du continent en leur ouvrant une fenêtre sur le monde, elle participe aussi à faire évoluer le monde dans lequel nous vivons en partageant la vision des artistes sur ce dernier.
Soumaïla Kotié Diakité
Rédacteur en chef chez www.arcareconcept.com
Votre Start-up de Communication
Téléphone : 06 65 57 09 87
E-mail : soumaila.diakite@gmail.com
Social Média Manager chez Concept 4'part