Aux portes des Européennes qui font l'objet de tous les débats, de toutes les convictions, de toutes convoitises voire de toutes les passions politiques, civiles ou autres (avec l’avènement du mouvement des gilets jaunes), une question revient en permanence lors des élections, il s'agit sans grande surprise de l'immigration. À l'heure où le Rassemblement National gagne du terrain sur une gauche, une droite et un centre qui n'en valent pas moins, qu'en est -t-il du sort des immigrés, descendants d'immigrés ainsi que de la diaspora d'Afrique dans la société française?
Le racisme décomplexé de certaines personnalités publiques dont nous passerons les noms, les discriminations flagrantes ou non sur le marché de l'emploi, la ghettoïsation territoriale mise en avant avec le packaging dit ''des territoires prioritaires" (drôlement perçus selon que l'on soit d'un coté ou de l'autre du périph), maintiennent cette communauté essentiellement composée de personnes originaires d'Afrique (du nord et du sud) dans un retard considérable. Toutefois, un nouveau jour commence à se lever, fissurant et brisant un système qui est obligé de muer pour s'adapter. Bercée par l'hymne ''banlieusard et fier de l'être", cette communauté commence à créer et monnayer ses propres repères culturelles pour son rayonnement, tchip à l'appui! S'inspirant du modèle américain, les Africains de France se sentent chez eux et le revendiquent à coup d'initiatives, de collaboration valorisante, de business et d'études utiles en médecine, enseignement, politique, art, cinéma, écriture etc...
Ce mouvement pluri-décennal a engendré Fatoumata DIALLO pour qui, l'age de la majorité signifiait clairement l'engagement et la responsabilité dans tous les sens du terme : à 18 ans elle a créé son association culturelle visant l'intégration réussie de la communauté malienne au contrat social français dans toutes ses dimensions. Loin d'avoir atteint tous ses objectifs, elle emprunte un chemin d’expérimentation sociale (à l'heure où l'immigration devient une problématique pour les pays de départ et d'accueil). Du haut de ses 22 ans, cette titulaire d'une Licence parcours cinéma, anime des MasterClass sur l’éloquence et la prise de parole, un atout majeur pour tout leader!
Pouvez-vous vous présenter à nos chers lecteurs?
Je m’appelle Fatoumata DIALLO, j’ai 22 ans, je suis Fondatrice de l’association Khasso Bera, à but culturel pour aider les jeunes de la diaspora à trouver un équilibre entre leur culture d’origine et la culture du pays d’accueil. Récemment j’anime des MasterClass sur la prise de parole avec des techniques de cinéma.
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Je dirai que je suis :
- organisée,
- passionnée et,
- patiente.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai un parcours très atypique. Après l’obtention de mon Bac Lettre, j'ai fais un BTS Communication pour finir avec une licence dans une école de cinéma. En parallèle de ma scolarité, j’ai créé mon association lorsque j'avais 18 ans. Une structure avec laquelle j’ai décidé de venir en aide aux jeunes maliens. Ainsi, nous avons eu l’opportunité d'effectuer des projets au Mali et en France pour valoriser la double culture que nous portons.
Quelle est l'importance de l'art et la culture en Afrique, des domaines dans lesquels vous évoluez?
Je dirai que les différentes cultures (qui peuvent varier d’une région à l’autre) et surtout les diverses formes d'arts ainsi que leurs manifestations, contribuent simultanément à la stabilité des sociétés qui évoluent entre la tradition et l'envie de changer l'ordre déjà établi. C'est à partir de ce cercle ni vertueux ni vicieux, mais davantage complexe que se construisent nos identités et notre curiosité face à ce qui est différent de nous. Raison pour laquelle la culture ne doit pas être négligée dans les années futures, chargées de tensions entre les classes sociales, ethniques dans les pays du sud comme dans ceux du nord. Le Mali en est l'exemple avec les tueries qui ont eu lieu dans le centre-nord du pays qui est devenu une zone de non droit, où l'amour du prochain, les valeurs de solidarité, le vivre-ensemble et la culture dans son sens le plus quotidien ont laissé la place à la peur, la pauvreté et la violence.
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La philosophie de mon association c’est « savoir d’où tu viens pour savoir où tu vas ». Nos activités sur terrain (Mali et France), notre proximité avec la diaspora, les jeunes vivant en Afrique ainsi que ceux qui s’apprêtent à immigrer en France, nous permettent de saisir les besoins afin d'y répondre à la hauteur de nos moyens. Une démarche qui donne tout son sens à nos valeurs ainsi qu'à notre philosophie dans cette société en perpétuelle évolution et plus que jamais en quête de repère.
À long terme quels sont vos projets?
Avec les 4 années d'ancienneté de l'association, j'apprends énormément sur les réalités humaines, territoriales, voire celles qui sont liées au genre. Par exemple un jeune africain en France ne sera pas forcement confronté aux mêmes défis ni aux mêmes objectifs qu'une jeune fille, à cause des codes socio-cultuels des deux pays (de départ et d'accueil) qui influent sur leur quotidien mais aussi sur leur projet de vie à moyen et long terme. Autant de contextes que notre équipe découvre et expérimente afin d'être une référence capable d'accompagner les pouvoirs publics ainsi que les associations en charge de l'intégration des jeunes issus de la diaspora. Reconnaissante de la chance que j'ai d'avoir étudié, créé mon association que je considère d'utilité publique. J’aimerai, sur le long terme, mettre mon expérience au service du Mali.
Vos conseils pour la jeunesse en quelques mots?
Le message que j'aimerai leur transmettre c'est de ne pas avoir peur :
- d’être curieux, de s'instruire,
- de s'auto instruire grâce aux opportunités qu'internet nous offre aujourd’hui,
- de quitter leur zone de confort pour aller vers les autres,
- de voyager pour mieux comprendre le monde.
- d'avoir confiance en eux et surtout d'apprendre d’où ils viennent pour savoir où ils vont.
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Je dirai :
- la création de l’emploi,
- la participation au développement économique du continent et,
- la promotion de l'effort payant auprès de la jeunesse qui a besoin d'exemples.
Que pensez-vous de Arcare Concept?
Très belle initiative que j’encourage.
Soumaïla Kotié Diakité
Rédacteur en chef chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Maîtrise Administration Générale et Territoriale (Université de Limoges)
Maîtrise Management des Entreprises Sanitaires et Sociales (IAE de Limoges)
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