La talentueuse Manda Sira, nous a fait l'honneur de nous accorder cette entrevue pour nous parler de son parcours culturelle et artistique immense. Issue d'une famille griotte, elle nous rappelle d'une certaine manière Aya Nakamoura dont la réputation n'est plus à faire : dans la société africaine, les griots forment une communauté douée pour transmettre la parole sous différentes formes (les louanges, les poèmes, les contes, la tradition orale, la sauvegarde de l'histoire ainsi que sa transmission, l'art oratoire et surtout le chant). Plus qu'une vocation, cet art est devenu à travers les générations, un savoir-faire savamment transmis par les aînés aux générations futures, quelque soit le lieu.
Manda Sira a donc doublement hérité du talent de la danse et du chant : née en Guyane (une terre incontestablement reconnue pour son sens de l'innovation musicale et artistique notamment le zouk) de parents griots, elle a su tiré le meilleur de sa culture d'origine et de sa terre d'accueil. Loin de se reposer sur ses acquis, elle nous parle de son parcours professionnel qui donne un sens à sa passion : titulaire d'un Master en Langues (l'oralité étant la vraie force du griot), d'un autre en Commerce International (comprendre le monde afin de bien l'expliquer est une des qualités du griot) et en cours d'obtention d'un Master en Stratégie Marketing (comprendre le monde pour mieux le communiquer avec ses différents enjeux, est un rôle essentiel pour le griot), elle souligne l’importance des études et de la formation continue dans un monde qui a besoin de l'union solide entre la culture, la tradition et la modernité. Polyvalente, talentueuse, engagée, notre équipe éditoriale est fière de vous présenter Sira qui ne vous laissera pas indifférent(e).
Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Manda Sira, Sira au Mali veut dire 1ère fille d’une fratrie. Je suis Franco-Malienne issue d’une famille de Griots et passionnée de chant et de danse. J’ai aussi repris des études en Marketing il y a peu et suis active dans divers projets associatifs culturels & caritatifs. De nature réservée, le chant et la danse m’ont vraiment aidé à canaliser ou extérioriser un certain nombre d’émotions : joie, frustrations, déceptions, peines…
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Je suis :
- polyvalente : j’aime toucher à tout ce qui m’interpelle, par curiosité, parce que j’aime me faire ma propre idée des choses et parce que je n’aime pas être frustrée. Tout cela me permet d’acquérir des connaissances dans différents domaines et une grande capacité d’adaptation. Je suis très têtue et je veux toujours tout faire moi-même, pour se débrouiller, on est donc obligé de chercher à savoir et chercher à comprendre plein de choses !
- optimiste : j’aime voir le verre à moitié plein, j’aime tirer le positif de chaque situation quel que soit sa nature. Cela me permet de relativiser face aux circonstances et situations. L'optimisme est aussi une qualité qui permet de croire en ses rêves. Certes, à être trop optimiste on peut être déçu, mais je suis convaincue que l’optimisme booste les objectifs et nous anime de bonne volonté.
- engagée: j’aime monter et porter des projets, surtout quand ils ont une portée solidaire. J’ai pris un grand plaisir à organiser un certain nombre d’évènements dans le but de collecter des dons, qu’ils soient financiers, alimentaires, vestimentaires, sanitaires pour les redistribuer par exemple. Nous pouvons tous faire quelque chose, tant que nous avons les ressources nécessaires pour agir, agissons !
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Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je suis née en Guyane Française, de deux parents Maliens. Nous avons quitté la Guyane pour la Métropole en 2002. J’ai suivi des études supérieures de Langues étrangères (Anglais / Espagnol), un Master en Commerce International, et je suis actuellement en Master de Management Stratégique en Marketing. Je suis membre des associations Alliance Malisadio, qui œuvre pour le développement social de plusieurs zones au Mali en menant des actions culturelles en Europe ; et Evad création, association de danses urbaines dans laquelle je suis professeure et aussi responsable du Pôle Solidarité. Ces activités associatives contribuent à mon équilibre et font partie de ce qui me définit depuis plusieurs années.
Parlez nous du chant et de la danse. Quelles sont leurs places dans votre parcours ? Quels sont les leviers sur lesquels les gouvernements doivent travailler pour bien promouvoir la culture en Afrique selon vous ?
Le chant et la danse occupent beaucoup de place dans mon quotidien. J’ai débuté la danse par les danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest dites de ballet à l’âge de 5 ans, puis je me suis intéressée au Hip-hop vers 16 ans. Depuis maintenant 6 ans je danse dans un groupe exclusivement féminin, nous avons chacune de styles différents avec le Hip-hop comme trait d’union. En ce qui concerne la musique, disons que ça a toujours fait partie de moi, avec un papa guitariste, une maman mélomane, une grand-mère griotte je n’y aurai pas échappé ! D’ailleurs quand je vais au Mali, je vois que tous mes cousins et cousines du côté paternel sont soit chanteurs ou musiciens. Les infrastructures manquent cruellement en Afrique pour accompagner les jeunes dans leurs projets de manière générale. C’est aussi pour ça que l’Africain est très débrouillard.
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Il est quand même difficile à croire que seuls 14 pays sur 54 du continent Africain atteignent les 80% de taux d’alphabétisation à notre époque…Les gouvernements devraient investir dans l’éducation, dans la formation des jeunes afin qu’ils puissent briller chez eux ! Bâtir les fondations pour que l’on ne voit plus les pays africains que par la pauvreté. L’exportation du concours « Incroyable talent » en Afrique est une excellente initiative car elle permet de mettre en lumière des talents incroyables pour le coup, de plus elle valorise des talents de chez nous!
Citez nous un ou plusieurs échec(s) marquant(s) dans votre parcours. Vous avez tiré quelles leçons à nous enseigner aujourd'hui?
Je n’ai pas d’exemple d’échec qui me vienne spontanément, je crois que je me suis tellement conditionnée à ne tirer que le positif des situations que je ne perçois pas l’échec. L’échec selon moi signifie qu’il n’y a aucune solution, aucune alternative à une situation mais je ne pense pas m’être déjà retrouvée dans ce genre de situation. Mais si la vie enseigne quelque chose, c’est que malheureusement tout le monde n’est pas bon, tout le monde n’est pas bienveillant. Aussi, je pense avoir compris que rien n’est figé, les excès de confiance peuvent mener à de grosses déceptions que ce soit la confiance en soi ou en l’autre.
Quels sont vos projets d'avenir?
Chanter, danser, rire et partager : j’aimerai pourvoir faire aboutir mon projet artistique. Collaborer et échanger avec tous ceux qui pourront m’apporter et à qui, pourquoi pas, je pourrai apporter.
Un autre des projets qui me tient à cœur est de monter une entreprise au Mali, une activité utile, avec l’objectif de créer quelques emplois, exploiter et mettre en valeur les richesses dont nous disposons en Afrique. Je suis encore au stade de conception du projet mais si ce projet voit le jour, j’espère qu’il fera du bien économiquement, socialement, et humainement aux citoyens maliens.
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je pense que la persévérance et la résilience sont des clés essentielles pour atteindre ses objectifs.
Citez 3 bienfaits de l'entrepreneuriat pour l'Afrique
Je cite :
- la stimulation de l’économie africaine,
- la création de l’emploi en Afrique, qui permet, ainsi, de préserver certaines personnes des dangers de l’immigration par désespoir.
- la mise en lumière du potentiel africain.
Quelques mots sur Arcare Concept
Arcare concept est une excellente initiative : valoriser l’afropreneuriat, c’est valoriser ceux qui osent et qui pourraient inspirer ou motiver les plus discrets, merci de m’avoir donné la parole et force à toute l’équipe.
Qui sommes nous?
Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!
Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up
Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part
Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)
Membre du BGE Club Amiens Picardie
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Téléphone : 06 65 57 09 87
E-mail : soumaila.diakite@gmail.com
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