Smail Kanouté fait partie de ces génies qui savent faire plus d'une chose. D'origine malienne, celui avec qui tout le monde veut collaborer dans les secteurs de la danse, du spectacle, de la mode et du design, nous parle de son parcours. Vivant de sa passion, il fait partie des rares privilégiés qui ont su transformer leur passion en profession dans le milieu artistique qui a la réputation d'être très sélectif, un milieu dans lequel les rêves demeurent des rêves pour des milliers de jeunes qui ne manquent pourtant pas de talent ni de ressource. Faisant régulièrement le tour de France dans le cadre de spectacles de danse à succès, Smail est aussi Chorégraphe, Créateur et Directeur artistique de ses propres spectacles de danse, Manager de ses nombreux projets, Styliste de mode et d'accessoires (notamment pour la marque de chaussures Panafrica shoes) et Créateurs d'objets décoratifs.
Dans cette entrevue, il nous parle de son handicap (le bégaiement) indissociable de son parcours, de son entourage qui l'a aidé à le surmonter et surtout de sa qualité profondément généreuse, grâce à laquelle il s'est spécialisé dans l'art afin d'offrir au monde sa conception de la beauté, de la largesse et de l'humanité. Avec une carrière au proportions internationales, Smail semble bien parti pour imposer son style bien à lui, dans le secteur culturel qui est à la croisée des chemins, grâce aux influences respectives et combinées de la mondialisation, la promotion du métissage culturel voire civilisationnelle, les Technologies de l'Information et de la Communication. Cette évolution quasi naturelle qui nous donne accès à un nouveau rapport au temps et à l'espace, nous permet de nous plonger dans l'univers créatif de cet artiste qui est en phase avec son époque qu'il utilise pour faire revivre l'impact du temps et de l'espace sur le corps mais aussi à travers ses sens que sont l’ouïe, la vue et le touché.
Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs s'il vous plaît ?
Je suis Smail Kanouté, artiste protéiforme. Diplômé de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) je suis à la fois graphiste, sérigraphe, plasticien et danseur professionnel. Mes nombreuses et diverses collaborations artistiques sont à l’image de ma créativité bouillonnante qui m’enthousiasme face à chaque nouveau défi. Je fais partie de cette jeune génération qui renouvelle les codes visuels et esthétiques, toutes disciplines confondues. Le motif est à la base de ma recherche et de mes productions artistiques. Aussi mes œuvres picturales comme scéniques sont reconnaissables par des motifs expressifs, sorte d’alphabet moderne et abstrait.
Dans l’univers de la mode et du design, j'ai diverses réalisations à mon actif, à savoir ma collaboration :
- avec le grand styliste malien XULY BËT pour la collection présentée à la New York Fashion Week 2016,
- à deux reprises pour le festival AFROPUNK sur des vêtements et sur la customisation de chaussures pour la marque DOC MARTENS lors de l’édition 2017 à Paris,
- en tant que modèle dansant pour l’artiste designer EVANS MBUGUA dont les œuvres sont présentées en Allemagne, à Londres et au Art Paris Art Fair 2018.En 2017,
- avec la marque PANAFRICA SHOES, sur la création d’une série de motifs à la croisée des chemins entre tradition et modernité, dans un esprit fidèle au street art : actuellement, je viens de sortir deux modèles de chaussures (MOPTI et GAO) en collaboration avec PANAFRICA SHOES, en édition limitée sur leur site web.
Si vous deviez vous définir en 3 mots, que choisiriez-vous de nous dire et pourquoi ces qualités ?
Je suis :
- généreux car j’aime partager avec les autres, donner de mon art me permet de le faire, de la meilleure des manières,
- optimiste car on a qu’une vie et on peut créer de belles choses,
- déterminé car je veux créer mon art pluridisciplinaire.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mon parcours qui est transversal est composé par deux voies parallèle, à savoir la mode et me design d'un coté ainsi que la danse de l'autre. Deux parcours ne formant qu'une et surtout deux parcours qui s’entremêlent et se nourrissent l'une l'autre. Pour mieux vous le présenter, il serait intéressant de procéder par succession chronologique des expériences humaines et professionnelles :
- en 2012 j'ai été diplômé de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) de Paris, cursus Design Graphique et Multimédia. Dans l’univers de la mode et du design, j'ai réalisé les collaborations citées lorsque je me suis présenté.
- évoluant dans la discipline de la danse urbaine, je fais partie du groupe de danseurs qui fréquentent le Centquatre, un établissement artistique et culturel à Paris. Avec la détermination, l’effort et la passion j'ai été repéré par de grands chorégraphes. C'est ainsi que de 2011 à 2013 j'ai eu l'opportunité de partir en tournée dans toute la France avec le spectacle BITTER SUGAR de Raphaëlle Delaunay. Il est aussi danseur, une passion qui nous réunira dans le spectacle «HEROES».
- après ces 2 années de spectacle dans «BITTER SUGAR» de Raphaëlle Delaunay j'ai intégré le spectacle «HEROES» de Radhouane El Meddeb en 2014, dans le cadre d'une tournée au Panthéon, plusieurs fois au Centquatre, au Palais de la Porte Dorée à Paris en 2015, au Centre Culturel Jean Houdremont à La Courneuve, au Festival La Merce à Barcelone, aux Ballets de l’Opéra de Marseille en 2016, au Théâtre du Maillon à Strasbourg et au Festival Asphalt de Düsseldorf en 2017.
- par la suite j'ai dansé dans le cadre du documentaire LA FRANCE CACHEE de Christin Bela, puis sur la tournée européenne de DOPE SAINT JUDE au Festival Norient Musikfilm en Suisse.
- en 2016, j'ai fondé la Cie Vivons au sein de laquelle j'expérimente et développe mes propres projets performatifs : UNIVERS (2015) / PROJECTION(S) (2016) / REQUIEM (2016) / CALLIDANSE (2017) / DANCINK (2017) / JIDUST (2018). 2019 marque la création d’une pièce plus personnelle, LES ACTES DU DESERT.
- j'ai présenté des performances et spectacles au CENTQUATRE, à Mains d’œuvres, à l’Institut du Monde Arabe, à la Basilique de Saint Denis, à l’Institut des Culures d’Islam, au Palais de la Porte Dorée, à la Philharmonie de Paris, au Grand Palais.
- j'ai collaboré avec des artistes sur scène tels que Jeanne Added et Anne Paceo puis dans l’art contemporain avec Philippe Baudelocque, Antonin Fourneau et Evans Mbugua.
- avec le Collectif RACINE, cofondé avec Kevin Gay (réalisateur) et Henri Coûtant (photographe), j'ai écrit et co-réalisé des vidéos danse dans lesquelles j'ai choisi d’aborder la danse autrement. Je voulais aller vers une danse intuitive, libre et spontanée, partagée, envoûtée par l’énergie des lieux traversés.
- actuellement, je viens de sortir deux modèles de chaussures (MOPTI et GAO) en collaboration avec PANAFRICA SHOES, en édition limitée sur leur site web.
Ainsi le design, la mode, la danse, la scénographie sont des disciplines séparées au premier abord, mais qui se combinent dans ma manière de créer mes différents projets artistiques. Cette succession chronologique de mes expériences le démontrent bien.
Parlez nous de votre collaboration avec la célèbre marque de chaussures Panafrica. Quel en est le storytelling ?
J’ai rencontré les fondateurs Vulfran et Hugues il y a 3 ans quand ils venaient juste de monter PANAFRICA SHOES. Nous avions envie de bosser ensemble et on a attendu 3 ans pour collaborer, le temps que la marque s'installe. Dès lors j’ai créé un motif décliné en 2 coloris qu’ils ont baptisé MOPTI et GAO en référence à mes origines maliennes.
Vous êtes Danseur Chorégraphe, Designer graphique, Entrepreneur. Quels sont les points communs à tous ces statuts ? Qu'est ce que chaque discipline implique pour bien l'accomplir et vous accomplir en même temps ?
Les points commun sont : l’indépendance, la détermination, la patience, la stratégie, les partenariats, la recherche des financements et le plaisir de créer seul ou avec des collaborateurs. Le moteur c’est vous. Donc chaque discipline implique de la rigueur, une bonne hygiène de vie, une vision, une ouverture d’esprit et un savoir faire dans le management pour diriger des projets.
Citez nous un ou quelques échecs et les leçons apprises par l'homme que vous êtes aujourd'hui.
Des échecs j’en ai pas vraiment eu mais des projets qui sont tombés à l’eau ou qui se sont stoppés soudain il y en a eu. Cela m’a appris à être indépendant pour mener à bout les projets avec ou sans les collaborateurs. Je maximise les choses pour que je sois capable de mener le projet à terme.
Quels sont vos projets d'avenir?
Mes projets d’avenir sont de développer ma compagnie de danse, créer de nouvelles collections d’œuvres plastiques, continuer à créer et imaginer des vidéos de danse avec mon collectif RACINE, voyager et créer des projets à l’international.
Si vous deviez remercier quelques personnes, qui sont elles et que représentent-elles pour vous ?
Je remercie :
- Christine Lehot (ex-présidente de l’association Méharées) de m’avoir aider à maîtriser mon bégaiement,
- ma mère pour la force et l’inspiration qu’elle me donne chaque jour,
- Xuly Bët qui m’a donné la chance de collaborer avec lui, Kevin Gay (réalisateur) et Henri Coutant avec qui nous réalisons de beaux projets en matière de court-métrages de danse et d’arts,
- mes amis, ma famille, ma femme Inès Geoffroy qui me soutient dans toutes mes démarches, Alice Caze et Cécile Pouységur sans qui je n’aurais pas pu développer ma compagnie de danse;
- le Centquatre et les Ateliers Médicis qui me soutiennent dans ma carrière de chorégraphe.
Que pouvez-vous conseiller aux jeunes générations pour atteindre leurs objectifs?
Je dirai qu'il ne faut rien lâcher, persévérer, être patient et croire en soi sans écouter les personnes autour de nous.
Citez 3 bienfaits immédiats de l'entrepreneuriat pour l'Afrique
Pour moi l'entrepreneuriat mènera l'Afrique à :
- ne plus regarder vers l’occident, à pensez local, à mettre en place des actions nécessaires pour se développer,
- arrêter d’exporter ses matières premières brutes pour davantage les transformer au niveau local, ce qui créera de l'emploi.
- avancer progressivement vers son développement global à travers la création des richesses.
Quelques mots sur Arcare Concept
C’est un bon média et une belle initiative pour donner envie aux africains de prendre en main leur destin.
Qui sommes nous?
Arcare Concept est une start-up de Communication (Digitale & Blog) et de Mode (Boutique & Bar Créatif). Elle a été créée en 2017 par Soumaïla DIAKITE pour promouvoir le métissage des cultures afin de mettre en avant les initiatives sociales, professionnelles entrepreneuriales et technologiques menées par la communauté africaine dans le monde. Participant à la discrimination positive en faveur des communautés stigmatisées en France comme en Afrique, Arcare Concept se définit, avant tout, comme une Entreprise Sociale et Solidaire qui prend soin d'inclure tout le monde!
Actuellement nous avons mis en ligne une campagne de financement participative pour financer le projet. Vos dons serviront à conforter notre initiative qui agit pour la diversité. Cliquez sur le lien pour nous soutenir : Leetchi up
Chargé de contenu digital chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez l'Agence de Com' Concept 4'part
Stagiaire à l'Ecole de Management des Entreprises (EME-Picardie)
Membre du BGE Club Amiens Picardie
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Téléphone : 06 65 57 09 87
E-mail : soumaila.diakite@gmail.com
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