Créé par l'ex ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication sous le gouvernement de Moussa Mara (avril 2014 à janvier 2015), Monsieur Mahamadou Camara (également ex-collaborateur de Jeune Afrique), a réussi un tour de force extraordinaire avec le mouvement Transformons le Mali. En fondant le mouvement sur ce que nous appelons l'intelligence collective, Mahamadou Camara a donné un nouvel élan à cette partie de revanche patriotique tant attendue.
Recontextualisons
Mastication!
Voici le phénomène qui nous a amené à faire cet article sur le mouvement Transformons le Mali : hier, je pensais à mes enfants entrain de téter et là le déclic m'est venu!
Les bébés lorsqu’ils tètent le sein maternel, sont surpris dans un mouvement d'aspiration frénétique. Lors de ce processus, ces derniers qui n'ont pas encore de dents, sont naturellement conditionnés pour avaler le lait (synonyme d’information happée et gobée en instantanée) sans forcement le retarder dans leur bouche afin de le savourer comme le ferait un adulte. Tandis qu'en grandissant, la poussée des dents survient et l'information (que constitue la nourriture) n'est plus tout simplement gobée mais analysée avant d’être avalée et digérée pour le bien être de l'organisme. Dans un contexte de convalescence sociale pour le Mali qui a traversé la crise de 2012 (hantant encore les souvenirs), il semble que le pays connait actuellement une période de transition. Ce qui le fait évoluer du stade de nourrisson tétant (et donc par métaphore, gobant sans recul le flux d’informations qui précède toujours les moyennes et grandes crises, synonymes d'étapes précédant le retour à la normale) au jeune adulte qui mastique (ce qui appelle à un sens plus aguerri, plus subtil, plus concentré et plus prédisposé à l'analyse d’information).
Dans ce processus d'adultification de la société malienne, la récente crise a été messagère d'une poussée favorable des dents, nécessaires à la mastication intellectuelle et/ou collective de l’information qui est capitale dans le monde actuel. Ce qui va permette au peuple d'entamer l'investigation de retour à la normale, grâce à de nouvelles perspectives qui permettent d'aboutir sur les champs de l'espoir quant au respect de la république, l'épanouissement du peuple et la promotion d'une citoyenneté active au profit de la valorisation des territoires. Dans cette profusion des initiatives locales pour contrer les coûts du sort, le Mali semble décider à remonter la pente dans le cadre d'une revanche que les maliennes et les maliens assument pour leur propre salut, avant l'attitude qui consiste à montrer leur valeur à qui que ce soit. Un tel challenge nous amène à observer la naissance du mouvement Transformons le Mali, un nouveau concept qui se veut :
- libre de tout bord politique, d'ou le transpartisme,
- fédérateur et rassembleur des convictions utiles, des idées innovantes, des volontés et des efforts au niveau local,
- médiatique dans une volonté de mettre en avant sur la scène nationale et internationale la productivité malienne dans tous les domaines d'activité,
- innovant à travers la création d'un incubateur, dont l'utilité est sans conteste l'avenir pour les territoires,
- structuré à travers l'organisation de commissions stratégiques, d’ateliers participatifs et de proximité organisée sous forme d'événements.
Officiellement lancé le 9 Mars 2018, le mouvement Transformons le Mali agit sous forme de réseau social, permettant aux internautes de soumettre des idées voire de véritables programmes ayant pour objectif de bouger et de faire bouger les choses dans le bon sens. Cet aspect socio-numérique donne une dimension internationale au mouvement qui tend le bras, en particulier vers la diaspora malienne à travers le monde. Donnant la liberté d'expression à tous les maliens ainsi qu'à leurs sympathisants, des pistes de réflexion prioritaires semblent d'ores et déjà se dessiner dans l'agenda de cette intelligence collective, il s'agit de l'écologie, l’environnement, l'éducation, la santé ou encore la sécurité : ne happant plus l'information comme des débutants désabusés, nous sommes bien dans le repositionnement structuré des maliennes et des maliens au cœur de la politique de leurs villes (comme l’avènement d'un présage de décentralisation concrète et tant rêver) : de Sikasso à Mopti en passant par Koulikoro après un détour par Kayes, puis Ségou, les jeunes, moins jeunes, entrepreneurs, opérateurs économiques, corps de la profession libérales, étudiants, lycéens, associations, enfin la société civile, sont appelés à honorer leur rôle de masticateur de l’information qui est capitale pour ébranler les fondements d'un état comme ce fut le cas en période de crise mais aussi pour les revaloriser, les dynamiser grâce au concours d'équipe de travail organisé et attentif aux logiques d'un environnement changeant.
Souhaitant tout le succès possible à ce mouvement ivre de révolution sociale en termes de reforme éducative, intellectuelle et économique, le mouvement Transformons le Mali semble bien parti pour marquer les esprits et les efforts dans le but d’inscrire la société dans un travail de fond. En effet le projet s'inscrit dans la durée, ce qui fait appel à des ressources physiques, intellectuelles, humaines, juridiques, collectives, numériques, managériales, sans oublier l'analyse profonde et collective du contexte, le questionnement des sources de référence (comme la tradition, l’histoire, la culture, le patriarcat face à la place de la femme dans la société, la politique et les religions) à la lumière de notre temps, tout cet ensemble sous la tutelle d'un management collaboratif souple.
Pour pouvoir mastiquer toutes les dents sont nécessaires, il est donc temps pour nos sociétés africaines, d'investir dans cette intelligence collective qui se révèle être la fierté de nos territoires, pour ne citer que l'exemple du Rwanda. Tout le monde est appelé à l'apposition de sa contribution pour un Mali des potentiels et des pérennités face à la saisonnalité politique qu'il faut recontextualiser afin de maintenir la cohésion masticatrice face à la complexification de l’information.
Soumaïla Kotié Diakité
Rédacteur en chef chez www.arcareconcept.com
Social Média Manager chez Concept 4'part
Diplômé en Master des Projets Numériques (Université Toulouse II)
Master Administration Générale et Territoriale (Université de Limoges)
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