Les réseaux sociaux? Un selfie? Un profil? Une identité numérique? Une vidéo en directe? Des e-propositions (commerce, recherche d'opportunités professionnelles, événementiels, géolocalisation, sondage etc). Ces mots forment un brainstorming nécessaire à toute forme d'organisation (de l'étatique au privé en passant par le secteur associatif). En moins de 15 ans les réseaux sociaux ont révolutionné nos rapports au temps, à l'espace, à la politique, au travail, à la famille voire à nous-mêmes. Aussi, est-il important et urgent de l'introduire avec stratégie dans le quotidien des citoyens, surtout lorsqu'il s'agit de l'Etat qui doit être son propre média et son premier communiquant auprès du peuple : les états occidentaux (malgré leurs lacunes à cause d'un retard vis-à-vis de ces outils) semblent avoir bien compris cette politique de communication qui supplante les médias traditionnels (journal en format papier, journal télévisé, radio, etc) détenus par des entreprises privées.
Dans la perspective selon laquelle les interactions seront de plus en plus virtuelles, Arcare Concept (cabinet de conseil en communication) aborde un sujet des plus cruciaux pour l'avenir d'un Mali épanoui. Nous aborderons les nombreux avantages en faveur de la démarche numérique par les autorités maliennes. Notre étude se clôturera sur 5 propositions dont nous espérons les échos positifs.
Ces applications (dont Facebook est le numéro 1) nous suivent partout, elles deviennent comme des miroirs, nous renvoyant à notre image la plus idéale, d'ou leur succès dans toutes les sphères. Analysons l'image (ci dessous) exposant un profil classique : un visage dans un cadre ovale. Cette forme qui n'est pas prise au hasard renvoie notre imaginaire à la forme de la terre, notre planète, mais aussi à la mondialisation qui inclut tout le monde sans distinction de race ni de couleur ou de religion. Ainsi, la photo de ce jeune homme explique (par interprétation) qu'il est un citoyen numérique dont la voix compte. Centre du monde dans une certaine mesure, il est libre de s'exprimer et d'échanger dans un réseau mondial, le liant à plus de 7 milliards de personnes ( elles aussi centre du monde, de leur monde, d'où l'existence d'un nombre de monde équivalent au nombre d’usagers des réseaux).
Dans une ville aussi dynamique et attractive que Bamako, qui est l'une des capitales les plus rayonnantes en Afrique malgré les spasmes socio-politiques, le regard du Community Manager en moi est étonné : comment une ville de plus de 3 300 000 d'habitants (selon les recensements de 2014) peut être officiellement absente des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram? Ces derniers constituent par excellence le moyen de promouvoir le tourisme, la culture, l'économie et la politique de la ville, d'attirer les investisseurs encore sceptiques vers nous, voire d'encourager le retour d'une partie hésitante de la diaspora éparpillée dans le Monde.
Cliquez Ville de Bamako : vous tomberez sur une page Facebook inanimée depuis 2015 (à l'exception de quelques images postées depuis Mars 2017).
Essayez Ville de Paris, vous verrez 3 000 000 de Followers. Ainsi, le nombre de personnes qui suivent la Ville de Paris à travers le monde, équivaut au nombre d'habitants dans la capitale malienne : une telle identité numérique ne peut que renforcer le poids politique de cette ville, sans oublier d'autres avantages comme l'économie du tourisme (rien que ça)! L'idée n'est pas de se mesurer à la France, l'idée est de faire un benchmarking à partir de la France pour faire mieux qu'elle, car il n'y a que nos limites qui nous disent que c'est impossible!
Avant de poursuivre notre réflexion, il est plus convenable de parler brièvement de la capitale malienne : «Bamako, fondée par les Niaré (ou Niakaté), est la capitale et la plus grande ville du Mali. Principal centre administratif du pays et doté d'un important port fluvial sur le Niger et centre commercial rayonnant sur toute la sous-région, la ville compte 2 009 109 habitants en 2009, appelés Bamakois. Son rythme de croissance urbaine est actuellement le plus élevé d'Afrique (et le sixième au monde). La capitale Bamako est érigée en district et divisée en six communes dirigées par des maires élus. » (Wikipédia)
Avec une telle croissance démographique Bamako devient indéniablement une métropole africaine qui a l'obligation d'assumer les infrastructures nécessaires à ce statut : la réalisation d'une telle tache implique une certaine visibilité de la ville et de ce qui s'y passe en termes d'actions susceptibles d'attirer les cerveaux, les investisseurs et les politiques étrangères. Au 21 siècle, un Bamako connecté s'impose donc et l'Etat doit montrer l'exemple, à commencer par la Mairie qui est la collectivité de proximité par excellence.
« selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), (le Mali) compte 1 578 695 ressortissants à l’extérieur du pays, dont 32 % en Côte d’Ivoire, 28 % au Burkina Faso, 10 % en Guinée, 6 % au Nigeria et 5 % au Ghana…» (Malinet). « Les autorités maliennes estiment à 4 millions leurs ressortissants de l’extérieur, dont 500 000 en Europe.» (Ceriscope). L'analyse de ces différentes données fixe la communauté des maliens de l’extérieur à un nombre à 7 chiffres : le net constitue aujourd'hui un excellent moyen de maintenir le contact (source de patriotisme et de fierté) avec cette catégorie qui amasse de la richesse, constituant ainsi une véritable niche d'investisseurs.
Cette catégorie de malien est souvent en quête de sens et de soi. Nostalgique du pays natal, une ville connectée lui permet d’être en contact permanent avec l'évolution de son ''chez lui". Vivant dans des communautés qui ne connaissent pas assez le Mali, la diaspora ressent ce besoin psychologique (inconscient et puissant) de faire découvrir à ces citoyens, un Mali riche en culture, en opportunité, en initiative et bien plus encore : la présence numérique sur les réseaux sociaux permet aux collectivités maliennes de faire de chacun des maliens un ambassadeur efficace du Mali auprès de leurs congénères (de différentes nationalités, possédant un pouvoir d'achat conséquent et constituant un potentiel en termes de tourisme).
Présentement, nous assistons à la situation désastreuse dans laquelle le Mali est peu connu à l'extérieur, les médias occidentaux accentuant cette fracture avec la réalité à cause des reportages présentant l'envers du décor (famine, corruption, insécurité, crise politique et économique) : le Mali est tellement plus qu'un envers du décor médiatisé par des acteurs qui ne sont sur le terrain que durant le temps d'un reportage.
Au regard de ces arguments, nous proposons 5 actions sur du court et moyen terme comme :
1. La mise en place d'une identité numérique officielle pour la Mairie de Bamako
Actuellement le Mali est numériquement représenté par les bonnes volontés sur les réseaux sociaux. L'initiative privée qui a toute sa place dans cette démarche de communication, doit être précédée d'une démarche officielle et indépendante. Il est urgent que les politiques agissent en ce sens.
2. Dédier un véritable budget communal à la communication numérique
Cette action est indispensable pour mener à bien la démarche numérique sur le long terme. Ainsi, la Mairie de Bamako (ou toute autre collectivité) a tout intérêt à faire sa propre communication : l'ère internet ressemble à l'effet domino dans la mesure où tout est lié. Une bonne politique a pour conséquence une bonne image de Bamako sur la scène internationale.
3. Nouer de véritables liens avec des influenceurs objectifs, issus de la diaspora malienne
Cette action stratégique qui consiste à collaborer avec des ambassadeurs influents, permet de booster les audiences sur les réseaux sociaux officiels de la capitale, voire d'inscrire la Mairie dans une dynamique de réseautage bénéfique pour le Mali à travers la sensibilisation des investisseurs dans le monde ou ne serait-ce qu'en attirant des touristes du monde entier.
4. Faire de la Mairie de Bamako, une ambassadrice du numérique auprès des collectivités et des organismes étatiques
Avec son statut particulier, la Mairie de Bamako (celle de la plus importante ville du pays) dispose d'un potentiel immense pour instaurer une culture du numérique dans le développement des territoires. Dans ce contexte, le benchmarking (action marketing basée sur l'imitation du concurrent dans un secteur donné) peut favoriser la création d'un véritable maillage numérique au profit du service public malien.
5. La création d'un poste politique lié au numérique dans les Mairies
La politique a un effet fédérateur des plus efficaces. Au delà de l'économie et du social, elle contient cette dimension démocratique à laquelle les citoyens accordent un crédit considérable : c'est l'une des raisons pour lesquelles, en France, les Mairies créent des postes d'adjoint au Maire dédiés au numérique.
Avec l’avènement du numérique, l'une des métropoles les plus prometteuses d'Afrique, dispose de toutes les ressources nécessaires pour tenir compte de cette mondialisation indispensable à la dimension politique, économique et sociale de chaque pays.
références
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bamako
Ceriscope : http://ceriscope.sciences-po.fr/pauvrete/content/part2/migrations-et-pauvrete-essai-sur-la-situation-malienne?page=3
Soumaïla DIAKITE / Community Manager Freelance
Social Média Manager chez Concept 4'part